CHAFFOT Jérémy

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Le mois d’août a connu une affluence de pilotes élites à la Réunion. Jérémy CHAFFOT était l’un deux. Au début d’une carrière qui s’annonce prometteuse il a tout pour devenir une star du BMX avec on lui souhaite un couronnement olympique. En un mot comme en cent  l’homme est charismatique ! Magnéto !

 

 

Tes sentiments sur ton mondial au Brésil ?
Un peu déçu car j’étais parti pour rentrer au minimum une quart ou une demi finale. Au fur à mesure des manches je me suis aperçu que j’avais le niveau pour aller jusqu’en finale et en quart j’étais trois et je me suis bêtement accroché avec un américain ce qui a fait que j’ai été obligé de sortir de la piste et au revoir. Voilà ! 

En regardant des vidéos de tes courses on remarque que tu as un style plutôt…  « engagé » ou « viril ». C’est une vue de l’esprit ou une réalité ?
Non ! C’est vraiment mon style de pilotage. Il faut savoir que j’ai été à la vieille école celle de Xavier Redois et Hervé Mandin qui était un pilote aussi assez viril dans les virages. Donc depuis tout petit je suis baigné la dedans et c’est devenu celui la et je le garde comme ça.

Justement tu parles de Xavier Redois qui était pilote à Machecoul. Il représente quoi pour toi ?
Il représente le début du BMX et les débuts pour moi aussi car lui finissait quand moi je commençais. Quand un pilote monte dans un club les anciens viennent l’épauler et le conseiller et j’ai donc eu la chance de rouler avec Xavier plusieurs fois. Il possède encore un vieux Diamond Back chez ses parents et quand il revient à Machecoul on roule ensemble !

C’est un peu l’idole locale
 ?Plus que l’idole locale ! Au niveau national tout le monde sait qui il est. C’est quand même le premier français à être parti aux USA.

Justement encore ! Les USA ça te tente ?
On est le combien aujourd’hui le 20 ?

Pardon ?
En fait je pars dans 6 jours aux USA. C’est la raison pour laquelle j’ai écourté mon séjour à la Réunion. Je pars donc le 26 faire la finale NBL à Louisville. C’est les débuts pour moi aux Etats-Unis. Je vais passer un mois et on va voir comment ça se passe pour moi la-bas

Comment t’es-tu organisé pour partir ?
C’est l’équipe de France qui m’envoie On est 4 pilotes à être sélectionné pour San José et moi j’avais déjà mon billet pour partir qui m’est donc pris en charge par la fédération. Je pars en premier avec un ami américain Tyler Brown pilote Avent avec qui je vais vivre pendant un mois.

Tu vas retrouver Christophe Lévêque ?
Peut-être sur les pistes, je ne sais pas trop. Peut-être que je l’appellerais pour savoir ce qu’il fait.

Est-ce une impression de dire que tu es plus performant en cruiser ?
Et non car mes plus gros résultas je les ai fait en cruiser avec 2 fois vice champion du monde dont une fois avec un an de moins et une fois dans mon âge. Y’aurait pas cette glissade en 20 pouces à Bercy j’aurais mon plus beau résultat mais malheureusement c’est comme ça. Mais je commence à bien m’habituer et à bien faire ma place au niveau du 20pouces 

Entre le 20pouce et le cruiser ?
Le 20 pouce bien sur !

Plates ou clips ?
Le grand débat ! Plates pour l’entraînement et clips pour les courses. Pourquoi ? Parce qu’on a un règlement UCI, un règlement UEC et un FFC. Les deux premiers sont d’accords pour rouler en automatiques car ils ont un gros sponsor : Shimano. La France reste bloqué en plate car on a eu des accidents en clips, donc on ne veut pas revenir en arrière. C’est un débat pour la CN. Mais pour nous ce serait bien de repasser en auto.

En quoi est-ce dangereux les clips ?
Je ne vois aucun danger. On les a utilisé pendant des années. Bon, il y’a eu l’accident de Fred King. Est-ce qu’il est vraiment sur les clips ? Peut-être pas ! J’ai une autre version de l’accident de Fred. Mais tous les autres pays roulent en auto. En même temps avec tous les problèmes de responsabilités, je comprends cette décision.

Contrairement à pas mal de pilotes tu roules avec des protections. C’est suite à de mauvaises chutes ou plutôt pour conserver ton capital futur ?
D’une je me suis pas mal blessé. Deux quand tu te fais pas mal d’égratignures et je trouve ça bête de rater l’entraînement parce qu’on est tout éraflé. En plus en équipe de France ça commence à devenir plus ou moins obligatoire. C’est donc vivement conseillé !

Etre au pôle France, c’est un vrai plus ?
C’est un rêve ! C’est tout ! Des pilotes plus âgés comme Florent Boutte ou Thomas Allier auraient rêvé d’avoir ça. C’est vraiment une chance. Les deux médaillés des mondiaux Moana MooCaille et Laetitia Le Corguillé sont au pôle. C’est donc que ça marche bien.

Crois-tu à la sortie de l’anonymat du BMX grâce au JO ?
J’aimerais bien ! Beaucoup de gens on fait un peu de BMX. Qui n’a pas pris son vélo pour aller traîner sur les trottoirs et faire des sauts et des petits enroulés. A voir !

A l’heure actuelle tu estimes bien vivre du BMX ?
Vivre bien c’est un grand mot mais je me débrouille, je bricole…

L’avenir de Jérémy Chaffot ça se conjugue comment ? Surtout l’après BMX ?
Actuellement je passe mes brevets d’état. J’aimerais bien travailler pour un club et faire partager ce que moi j’aime dans le BMX.

Donc plutôt l’encadrement que de travailler dans l’industrie du cycle ?
Pourquoi pas l’un ou l’autre. Dans tout les cas j’aimerais garder le contact avec les pilotes et ne pas quitter le milieu.

En naviguant sur internet j’ai découvert que Greg Hill outre fabriquait toujours des BMX et avait monté une structure de préparation pour pilotes. C’est un truc qui pourrait marcher en France ou en Europe ?
Ca se fait sous forme de camp notamment en Australie. Nous on a l’équivalent avec les pôles. Ca se fait par nation mais pas de façon international car il existe une grosse concurrence entre les équipes qui se structurent avec leurs moyens matériels et logistique propres.

Dopage et BMX ?
Pas en France c’est sûr ! Aux USA et dans d’autres pays on se pose beaucoup de questions. Mais on n’a pas de preuve. Donc d’une certaine façon on peut dire qu’il n’y en a pas. Mais avec l’approche des JO certains vont peut-être se laisser tenter par la facilité. Mais je n’envisage pas du tout ça.

Quelles sont tes impressions sur le stage et l’île de la Réunion ?
Sur le stage c’était vraiment sympathique et les enfants très motivés et ça m’a fait très plaisir cette semaine avec eux. Je les remercie pour tout ça.
Maintenant sur l’île de la Réunion que dire de mieux. L’île est magnifique, c’est le petit paradis au milieu de l’océan indien et pourquoi pas revenir. Pas forcément vivre ici car l’océan me fait un peu peur.

Moana Moo Caille est d’origine réunionnaise va passer élite l’année prochaine ?
Je lui souhaite de réussir. Il devrait probablement connaître les mêmes difficultés que j’ai connues car c’est un autre pilotage. Ca va beaucoup plus vite et on n’a pas trop le temps de souffler. C’est un rythme à prendre mais je ne me fais pas de souci pour lui.

Il y’a un fossé entre le niveau junior et élite en France ?
Ca dépend. J’ai eu un peu de mal à sortir pendant 6 manches et puis c’est revenu. Je faisais des erreurs vraiment bêtes et puis peut-être que ma forme du moment était limitée. C’est au niveau de la stratégie qu’il ne faut pas faire d’erreur.

Tu pratiques d’autres discipline que le BMX ?
J’ai touché un peu à tout. Un peu de piste pour l’endurance. Le trial non, dual descente oui. Du skate park aussi. J’essaye de diversifier le plus possible. C’est d’ailleurs ce que conseille aux enfants. Je fais pas mal de basket, du foot. Mon deuxième sport de cœur c’est la natation que j’ai pratiquée jusqu’à l’âge de 14-15 ans. J’ai arrêté car ce n’était pas compatible avec le BMX. Mais ça permis de voir un autre milieu et d’autres mentalités.

Tu n’es pas attiré par les sirènes du VTT un peu comme Deldycke qui fait une belle carrière après le BMX ?
Y’a Prokop qui nous fait une peu de tout. On l’a vu aux championnats du monde piste, puis on le voit en 4X et enfin aux mondiaux de BMX ou il fait 3 ou 4 ; c’est bien mais je ne suis pas plus attiré que ça. J’aime bien la piste peut être un jour en faire un peu. Je préfère faire un seul sport et le faire à fond

Des remerciements ?
Tout d’abord à mes parents puis à mes entraîneurs Benoît Dupoyer et Fabrice Vetoretti. Aussi un grand merci à Franck de Veigné deux roues ainsi qu’à Koxx.
Enfin un grand merci à l’île de la Réunion et spécialement à Pascal Alezan qui a coordonné tout le voyage. Monsieur Pépin qui nous a chaleureusement accueilli. Merci aux sponsors qui ont permis ce stage. Sans oublier tous les enfants qui m’ont fait passer un super séjour.

       

Jérémy CHAFFOT en bref

Date de naissance :

20/01/1987
Taille :
1m80 (ou 1m795 selon les toises)
Alimentation :
diététique
Situation :
célibataire
Hobbies:
sport et musique
Musique :
de tout du rap au classique
Profession :
En préparation BE
Dernier film :
Million dollar baby

Entrevue réalisée par Antoine DUFOIX, 19 août 2006